Le 26 mars 2019,MBDA a inauguré un nouveau data center sur son site du Ples-sis-Robinson. Un outil disposant d'une puissance de calcul atteignant les 1 000 téraflops et qui servira, entre autres, selon la Direction générale de l'armement (DGA), « à la poursuite du développement du missile ASN4G (air-sol nucléaire de 4e génération), missile hypersonique propulsé par une technologie innovante de superstatoréacteur, dont les études préliminaires sont déjà en cours avec le soutien de l'Onera ». Cette annonce confirme le caractère hypersonique du futur remplaçant de l'ASMPA,le missile actuellement employé par la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française. Le futur vecteur aéroporté de la dissuasion française devra donc pouvoir dépasser la vitesse de Mach 5. Pour cela, il mettra en œuvre un superstatoréacteur, ce que les Anglo-Saxons appellent un « scramjet ». L'ASMP puis l'ASMPA mettent en œuvre un statoréacteur. Un système de propulsion, sans pièces mobiles, créant une poussée par éjection des gaz issus de la combustion du kérosène. Le statoréacteur permet de voler à des vitesses supersoniques (supérieures à Mach l),mais au-delà de Mach 4 ou 5, le système s'avère de moins en moins efficace. Quant au superstatoréacteur, il maintient les flux d'air avant combustion à une vitesse supersonique, ce qui lui permet de voler à des vitesses bien supérieures. Les recherches sur ce type de propulsion ont commencé dès les années 1960. Les États-Unis ont développé le HRE (Hypersonic Research Engine), testé au sol en 1971. L'URSS a travaillé aussi sur la question, tout comme la France avec le projet Esope (étude de statoréacteur comme organe de propulseur évolué) de l'Onera. Un système testé en soufflerie. Par la suite, l'Allemagne, la Chine, le Japon ou encore l'Australie se sont aussi penchés sur cette technologie.
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