Les ondes radars se propagent en ligne droite et sont limitées par la rotondité de la terre. Si l'îlot d'une Frégate peut détecter une cible à 50 km, un avion AEW peut, lui, porter cette distance à 200 km s'il évolue au-delà de 10 000 m d'altitude. La redécouverte des propriétés des premiers radars issus de la Seconde Guerre mondiale, associée à leur numérisation complète, est devenue depuis la guerre du Golfe un atout particulièrement redoutable pour détecter les plateformes furtives occidentales qui assuraient la domination aérienne de l'Otan depuis plus de deux générations. En fait, ces plateformes ont été conçues pour échapper aux radars de désignation qui fonctionnent sur des bandes très élevées afin de disposer d'une grande précision en termes de résolution angulaire des objectifs ciblés (au-delà d'1 GHz, et connus par les spécialistes sous les noms de bandes L, S,X.. .).Alors que les premiers chasseurs furtifs américains comme le F-117 réalisaient leurs premières opérations dans les années 1990, les savants soviétiques ont découvert que, sur des fréquences basses (entre 30 et 300 MHz), ces aéronefs redevenaient visibles pour leurs vieux radars mobiles P-18 Spoon Rest et P-15, revendus en masse par Moscou dans les pays en développement, car obsolètes. Et ce en raison d'un phénomène physique négligé par les industriels américains. Les Russes ont constaté que lorsque la longueur d'onde utilisée est un multiple de l'envergure de l'aéronef, l'énergie transmise par le radar d'émission va créer un courant induit qui va ensuite rayonner dans toutes les directions sans pouvoir être contrôlé... Et trahir ainsi les subtilités des dispositifs de furtivité (matériaux absorbants les ondes radars, formes angulaires pour les réfléchir, dispositifs de guerre électronique pour créer des « fantômes » de l'appareil...).
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