EN période de crise, le rôle d'un salon est avant tout de lancer un message d'optimisme. «C'est la première fois depuis le début de la pandémie que le secteur des fils retrouve un rendez-vous présentiel II y avait un véritable désir de se rencontrer à nouveau, de repartir ensemble», explique Paolo Monfermoso, le président de Filo. La 54ème édition du salon des fils pour le tissage s'est déroulé à Milan les 7 et 8 octobre. Les collections dédiées au printemps-été 2022 y ont été présentées.Avec ses 70 exposants et près de 1.500 visiteurs pré-accrédités, la manifestation a tenu son pari. «Nous avons mieux travaillé que ce que nous pensions, tous nos gros clients sont venus», constate Alberto Corti, le dirigeant de Monticolor. Cette satisfaction cache cependant une nouvelle réalité économique et sociale. Les collections présentées à Filo portent en effet sur l'été 2022 alors que toute la profession s'interroge sur 2021. «Il n'y a aucune visibilité. Même les marques les plus affirmées s'inquiètent pour les ventes de Vautomne-hiver. Les clients ont donc vraiment du mal à se projeter en 2022. » L'activité de Monticolor s'est elle-même réduite d'environ 20% cette année. Le dirigeant garde toutefois son optimisme. De nombreux fils signés par son entreprise sont en effet montés sur les podiums de Milan et de Paris lors des dernières fashion week.
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