A travers les écrans, l'automne-hiver 2021-22 des créateurs de mode parisiens est apparu très affecté par le coronavirus. La Paris Fashion Week, programmée du 1er au 10 mars et pour la première fois 100% virtuelle, a aussi été touchée, même si cela ne saute pas forcément aux yeux au premier abord. Les symptômes et les séquelles sont aussi variés que la mode parisienne elle-même, réputée aussi singulière que plurielle grâce aux nombreuses personnalités qui la composent. Les réponses à la crise sont aussi nombreuses qu'il y a de créateurs. Pas de perte de goût, ni d'altération des sensations, peut-être quelques hallucinations sensorielles... Mais cela n'a rien d'anormal. C'est même le propre de la Paris Fashion Week de bousculer les sens, de perturber les notions de beau, d'élégant, de chic, de «à la mode». Chacun, selon sa sensibilité et ses codes, a proposé un manifeste pour faire face. Il y a deux écoles. Quand certains ont fabriqué des paravents, des pare-feux, des collections carapaces et des armures de textiles pour se protéger des assauts extérieurs, d'autres ont puisé dans l'imaginaire des armes antimorosité. Les nouveautés de la saison peuvent être ancrées dans le quotidien du télétravail, de la jungle urbaine dont il faut se protéger, mais elles s'envolent aussi vers d'autres horizons festifs. Or, les deux camps ne s'opposent pas, ils se répondent, et parfois s'entrelacent.
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