Le spectaculaire affaiblissement de l'euro -qui a perdu en deux mois 20% de sa valeur face au dollar - et l'effondrement du prix du pétrole, carrément divisé par deux, seront-ils les deux hirondelles annonçant un printemps économique pour les Français ? Et si tel était le cas, la filière textile-habillement pourrait-elle tabler sur une prochaine embellie pour ses propres activités ? S'il est relativement facile de mesurer les conséquences - très positives - de la dépréciation de la devise européenne pour les entre- prises exportatrices vendant leurs produits hors de la zone euro (mais négatives pour celles qui s'approvisionnent dans la zone dollar), estimer les effets de la chute libre des cours du pétrole est plus complexe. Certes, cette dernière, en rendant moins cher le plein d'essence et en réduisant le coût du chauffage, va redonner un peu de pouvoir d'achat aux ménages. Qui pourraient alors augmenter leur consommation, notamment d'articles textiles. Mais, pour leur part, les entreprises ne peuvent pas en attendre des écono- mies immédiates, puisque leurs contrats d'approvisionnement sont conclus pour une longue durée. Tout juste peuvent-elles envisager, mais seulement à partir de l'an prochain, une future baisse de leurs charges et par conséquent une amélioration à moyen ou long terme de leur compétitivité. Si ces promesses de lendemains meilleurs ne sont pas négligeables, elles sont donc encore loin de laisser espérer un retour de l'été économique. Toutefois, la sortie de la période de glaciation pourrait enfin se profiler.
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