Votés trop rapidement ? Ou au contraire trop tard ? Les amendements qui viennent d'être adoptés avec la loi Santé par les députés, visant à empêcher la course à la maigreur des mannequins, sont loin de faire l'unanimité des professionnels de la mode. En particulier le texte imposant un indice de masse corporelle (Imc) minimal aux mannequins travaillant en France. Les agences de mannequins s'étonnent de l'arrivée de telles dispositions dans un pays où les conditions de travail de leurs collaboratrices sont déjà extrêmement réglementées. Et elles réfutent la pertinence du critère Imc, qui ne devrait pas, selon elles, être le seul élément à prendre en compte pour déterminer l'état de santé d'une personne. Reste que la présence de mannequins parfois squelettiques sur les podiums est une dérive préoccupante due aux choix «techniques» de stylistes ou de certaines marques. Pour qui l'utilisation de silhouettes filiformes est une solution commode pour sublimer leurs créations, voire masquer des imperfections. Et pourtant, selon les publicitaires et les agences de style, l'idéal de beauté actuel n'est plus celui de l'extrême minceur. Les nouvelles icônes s'appellent Rihanna ou Beyoncé, qui affichent sans complexe leurs rondeurs. Et les photographes de mode ou les publicitaires sont aujourd'hui en quête de vraies personnalités et même de physiques insolites pour incarner les marques. Ces images-là devraient être finalement plus efficaces auprès du grand public pour enrayer les risques d'anorexie qu'une réglementaion encadrant spécifiquement les défilés et les photos de mode.
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