La transition entre le «vieux» et le «nouveau» monde s'est encore accélérée en 2015 dans la mode. La valse des créateurs, un véritable tourbillon à mille temps cette année, en a été le symbole ô combien éclatant. Faisant face à un client de plus en plus versatile, sur un marché mondial lui-même très mouvant, les marques de mode cherchent avec frénésie la martingale gagnante. Car il ne suffit plus d'inonder le marché avec une nouvelle tendance pour que le public réponde présent de façon moutonnière. Le retour aux seventies prôné par les créateurs et les marques semble ainsi mettre bien plus de temps qu'espéré à séduire le grand public. Alors que la montée en puissance de l'«allure sport», venue, elle, de la rue, gagne en revanche aujourd'hui tous les podiums et rayons des ma- gasins. Et s'impose comme «le» phénomène durable de la décennie. D'où une remise en cause de ceux qui donnaient hier le «la» de la création, au profit d'un autre pouvoir : celui de la technologie numérique et des réseaux sociaux. Cette remise en question atteint également des Salons pourtant pas si anciens, mais qui ont déjà pris un coup de vieux dans ce monde qui bouge si vite. Alors que le trublion Bread & Butter n'a pas su mûrir, et en est quasiment mort, Who's Next cherche avec difficulté la recette pour maintenir sa place sur un marché où les multimarques, ses visiteurs historiques, voient leurs rangs se réduire comme peau de cha-grin.
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