Al'entrée du village de Saint-Just Malmont (Haute-Loire), la l'a-çade élancée d'une vieille bâtisse annonce la Cité de la rubanerie en quelques lettres bien tracées, tout en pleins et déliés. Croqué à même le mur, un métier à tisser à navettes rappelle les temps anciens du travail à domicile. «Toutes les maisons du village à hautes fenêtres abritaient des ateliers de tissage. Près de 200 unités artisanales tournaient ici à l'âge d'or du ruban français», raconte Nicolas Brunon, à la tête de Satab. L'entreprise familiale, un des leaders du secteur en Europe, est installée dans la commune depuis le début du xx~e siècle. Elle emploie aujourd'hui 400 personnes et produit 200 millions de mètres de rubans par an, qu'ils soient plats, matelassés ou perlés, façonnés ou élastiqués. Aujourd'hui, seule une large poignée de fabricants spécialistes du textile étroit (Satab, Seram, Neyret, AJ Biais, Odea...), unis au sein du réseau Synextile, subsistent dans la région de Saint-Etienne, haut lieu de tradition rubanière. Lancée au (ⅹⅵ)~e siècle dans le sillage du développement du moulinage de soie dans le Pilat, la rubanerie stéphanoise, originellement au service des maisons de soieries lyonnaises, a pris son essor au ⅹ(ⅷ)~e siècle, grâce à l'ingéniosité de techniciens textiles, qui avaient mis au point un outil de production efficace : le métier à rubans à plusieurs pièces tissées en même temps. L'adaptation de la mécanique jacquard et la mise au point de battants brocheurs actionnant jusqu'à dix navettes par pièce avaient permis de consacrer la rubanerie stéphanoise à travers le monde.
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