Un vent de confusion souffle sur la question récurrente de la dangerosité des nanomatériaux, ces substances qui envahissent la vie courante. En quelques jours, un pool de scientifiques et la très respectée Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ont émis des avis divergents. Pour les premiers, réunis début mars à l'invitation du Centre pour l'implication environnementale des nanotech-nologies (CEINT), à l'université Duke (Durham, Caroline du Nord, États-Unis), rien ne permet d'affirmer qu'elles ont un effet sur l'environnement. Selon un rap- port de l'OCDE publié en février, au contraire, le risque est bien réel : « La possible transformation des nanomatériaux dans le sol, leurs interactions avec les plantes et les bactéries, et leur transfert dans les eaux superficielles n'ont jamais été étudiés en profondeur. » Malgré ce manque de connaissances, « les déchets contenant des nanomatériaux sont mélangés avec les autres résidus sans aucune précaution ou traitement particulier ». La situation serait d'autant plus inquiétante, selon l'OCDE, qu'on en saurait trop peu sur le type et la quantité des différents nanomatériaux entrant dans les stations d'épuration des eaux usées des villes et les incinérateurs de déchets ménagers.
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