L' agression de la Russie contre l'Ukraine a attristé la Semaine de la mode italienne, qui avait pourtant débuté I sous le signe d'une grande énergie et de l'optimisme. La première n'a pas disparu, mais le second est un peu en berne. ?Nous sommes consternés, mais il faut aller de l'avant?, commente Carlo Capasa, le président de la Camera della moda. On peut toutefois se demander si certains créateurs n'avaient pas anticipé les événements. Chez Marni, des créatures déchues, qui semblent en quête de repères, errent deux par deux dans un hangar désolé, transformé en terrain vague envahi par la végétation : les habits sont sales, déchirés, rapiécés… Ici ou là, quelques belles pièces évoquent un passé plus faste : un long manteau en cuir noir, avec un grand col et des man- chons en agneau bouclé, une robe du soir aux fines bretelles ou un costume en tweed bien coupé. Certains modèles, cagoules et équipés d'une lampe de poche, déambulent parmi le public et on ne peut que remarquer, en début et en cl?ture de défilé, deux mannequins habillés de tricots aux couleurs jaune et bleu de l'Ukraine. Chez Giorgio Armani, c'est une voix off qui avertit le public que le défilé se déroulera sans musique, ?en signe de respect envers la population touchée par la tragédie qui se déroule en Ukraine?.
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