Si, comme l'assure l'administrateur de la Nasa Jim Bridenstine (sur ordre de la Maison-Blanche), les Etats-Unis veulent envoyer deux Américains fouler à nouveau le sol lunaire en 2024 avec le programme Artemis, le Space Launch System (SLS) devra répondre présent. Ses capacités d'emport, plus de 70 t en orbite basse, sont nécessaires au projet… qui rend les retards à répétition du lanceur superlourd d'autant plus inacceptables. L'Agence a beau se démener aujourd'hui avec ses sous-traitants pour faire décoller Artemis 1 (vol inhabité de trois semaines autour de la Lune) avant le mois de novembre 2020 et l'élection présidentielle, l'objectif para?t difficilement accessible. L'étage central n'a toujours pas quitté le site de Michoud (Louisiane). Il s'agit du dernier sous-assemblage incomplet: les équipes s'affairent sur la section moteur, tandis que les gigantesques réservoirs d'oxygène et d'hydrogène, de 9 m de diamètre, sont joints depuis la fin du printemps. Les quatre puissants moteurs RS-25 hérités des navettes STS, qui devront rester actifs pratiquement onze minutes lors du vol inaugural, sont tous arrivés sur le site et sont en cours d'intégration. Les calendriers les plus optimistes prévoient un départ de l'étage assemblé vers le site de Stennis à la fin de l'été, pour être installé sur un banc d'essai spécifique et réaliser le test de mise à feu statique (Green Run). Un décollage factice qui sera indispensable pour lever les derniers doutes sur le programme après une décennie de développement: il n'y aura pas le droit à l'erreur lors d'Artemis 1.
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