Le marche de l'aluminium doute. Et cette interrogation se retrouve dans les cours du metal. Depuis le debut du mois de mai, le marche se laisse gagner par une suspicion sur l'ampleur reelle des inventaires. A premiere vue, elle ne repose sur rien : les stocks au LME ont recule de pres de 245 000 t. Les inventaires aux mains des producteurs annoncent, a la fin avril, une decrue de 155 000 t. Enfin, dans les ports japonais, les entrepots ont enregistre la sortie de 95 0001 en quatre mois. Au total, pres d'un demi-million de tonnes d'aluminium sont sorties des hangars. Mais est-ce a dire que ce metal s'est dirige vers l'industrie ? Rien n'est moins sur. Plusieurs analystes, dont Jim Lennon de Macquarie, expriment de serieuses reserves sur la destination finale du metal. Premier indice, le niveau des primes sur le marche physique. Dans un marche ou les inventaires fondent au rythme hebdomadaire de 17 000 t, les acheteurs pour disposer de metal devraient consentir des primes elevees. Ce n'est le cas ni en Amerique du Nord ni en Asie. Autre indice, les difficultes rencontrees par le Stock strategique americain pour placer les 10 000 t de metal que cet organisme vend mensuellement. De l'avis de negociants, les prix obtenus par le DLA ne correspondent pas a un marche en manque de metal. Il semble, affirme Jim Lennon, que des banques et des negociants entreposent de l'aluminium hors des hangars du LME. Il ne s'agit pas d'une entreprise deliberee faite par quelques- uns pour falsifier la situation sur le marche de l'aluminium. En realite, l'entreposage hors des inventaires du LME s'inscrit plutot dans le cadre d'une operation de " bonne gestion de la part des producteurs ou des detenteurs de melai ", affirme un trader.
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