Bien que très attendu, le renouvellement du Q5 attire moins la curiosité des trois lecteurs faisant partie du jury. Dans un premier temps, ils semblent plus intéressés par l'arrivée de deux nouvelles marques sur ce marché florissant, surtout lorsque l'une d'elles se nomme Jaguar. En outre, les lignes très conservatrices de l'Audi ne l'aident pas à se distinguer du lot face à un F-Pace et un Ateca dont le style attire le regard. Néanmoins, une matinée consacrée aux essais sur asphalte permet de mettre en lumière les excellentes qualités routières de ce nouvel Audi. Nos deux exemplaires profitant de la suspension pneumatique optionnelle, ils distillent un merveilleux confort sur notre parcours, tracé dans le Vexin, au revêtement loin d'être toujours parfait. Moins précautionneux avec les vertèbres de ses passagers sur les irrégularités du bitume, le F-Pace dévoile une double personnalité en fonction de sa motorisation. Parfois un peu court avec le petit 4 cylindres common rail avouant « seulement » 180 ch, il enchante par sa vigueur en 30d. Plus homogènes sont les performances de ses concurrents du jour, bien qu'ils se présentent tous les deux en essence et diesel. Synergie oblige, Audi et Seat appartenant au groupe VW, on retrouve même sous leurs capots l'association identique d'un TDI 190 ch et d'une boîte double embrayage à sept rapports, mais pas dans la même disposition. Unique boîte manuelle en présence, l'Ateca 1.4TSI suscite l'enthousiasme de nos lecteurs qui apprécient la bonne volonté de son turbo basse pression. Lui aussi suralimenté, le bloc du Q5 gavé au sans-plomb joue sur un autre registre en matière de performances, même s'il se montre très linéaire. Loués pour leur dynamisme routier, le Seat et l'Audi sortent grandis de l'exercice, au contraire d'un Jaguar que tous ont trouvé un peu plus lourd en termes de comportement. Un sympathique déjeuner dans le cadre bucolique du chalet du domaine de Forest-Hill, qui accueille pour la deuxième année notre finale, permet de marquer une pause avant de s'attaquer au morceau de choix de cette journée, les essais tout-terrain. Épargnés par la pluie, les chemins et zones d'évolution nous offrent un cadre idéal pour tester les trois prétendants au titre. Affichant la garde au sol la moins importante, l'Ateca semble avoir le rayon d'action le plus limité. Néanmoins, son mode Offroad lui permet de suivre notre petite troupe, même si son aisance est moindre. Plus chahuté sur les bosses, il profite d'un contrôle de vitesse en descente déconnectable, maintenant automatiquement l'allure entre 1 et 30 km/h dans les fortes déclivités. Une très rassurante assistance à la conduite également proposée par un Q5 qui, avec une hauteur de caisse surélevée lorsqu'on sélectionne l'un de ses deux programmes TT, s'ouvre de nouveaux horizons. Un équipement qui fait justement défaut à un F-Pace pourtant tout simplement extraordinaire lorsqu'il met en action son ASPC. Maintenant une allure que l'on module au travers de la commande du régulateur de vitesse, il réussit à s'extraire des difficultés sans que son conducteur ait à se préoccuper d'autre chose que de son volant. Peut-être encore plus impressionnant de l'extérieur, on le voit alors chercher l'adhérence en renvoyant du couple sur telle ou telle roue et en donnant en parallèle des coups de gaz toujours parfaitement à propos. Une étonnante maîtrise technologique qui ne doit cependant pas faire oublier que la finesse de gestion de la motricité d'un Q5 permet d'effacer les mêmes obstacles avec autant d'efficacité. De retour au chalet pour la délibération finale, il est alors temps de confronter nos ressentis et d'y intégrer des données importantes comme l'aspect financier. En effet, si l'Audi et le Jaguar ont logiquement retenu le plus l'attention, un Seat, jamais largué, trouve dans ses tarifs un argument de poids. Car en affichant une de nos versions d'essai à quasiment 3 fois le prix d'un Ateca, le F-Pace pousse le bouchon un peu loin.
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