Toute l'œuvre d'Einstein est traversée par le désir d'unifier des phénomènes disparates, de dévoiler des symétries, de construire des théories encore plus fondamentales. Car une idée le hante : la nature est « harmonieuse » et se révèle à la conscience humaine à travers la beauté, l'unité et la rationalité mathématique de l'Univers. La relativité restreinte et la relativité générale ne sont que des étapes dans cette recherche de cohérence et de simplification. Dès le début des années 1920, alors que la grande affaire des physiciens est désormais la mécanique quantique, Einstein se lance, lui, à la poursuite d'une théorie regroupant les deux interactions fondamentales connues alors : la gravitation et l'électromagnétisme (deux autres seront découvertes par la suite, les forces nucléaires « faible » et « forte », responsables respectivement de la radioactivité et de la cohésion des noyaux atomiques). Einstein n'est pas le premier à viser cet objectif : les Allemands Hermann Weyl (1885-1955) et Theodor Kaluza (1885-1954) s'y sont essayés peu de temps avant lui. Inspiré par leurs travaux, il publie en 1922 un court article sur le sujet. Le premier pas d'une quête à laquelle il ne renoncera jamais.
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